samedi 30 mars 2013

Quel avenir pour les villes du monde ?

ici ma réponse à l'article du sénateur Jean-Pierre Sueur sur les villes de demain.

L'urbanisme collaboratif

ici, une petite contribution au débat sur l'urbanisme collaboratif...
Bonne lecture

Les déchets six pieds sous terre...

Vous trouverez ici un commentaire en réponse à l'article de Benoît Clocheret sur la collecte souterraine des déchets.
Bonne lecture,

Contribution au débat sur la cité de demain

Vous trouverez sous le lien suivant ici ma petite contribution au débat sur les liens entre jeu vidéo et urbanisme.
Bonne lecture,

jeudi 7 mars 2013

Adrar des Ifoghas et guerre souterraine (2)

La description que donnent les media du sanctuaire d'AQMI, découvert dans l'Adrar des Ifoghas, permet de préciser à quel type de système souterrain décrit par Jérôme et Laurent Triolet dans La Guerre souterraine il est possible de le rattacher.
 
Sans conteste, ces installations mêlant espaces enterrés et semi-enterrés peuvent être rapprochées de celles construites par les Vietnamiens pour lutter contre les Français puis les Américains, les replis d'un relief contrarié remplaçant la végétation exubérante de la forêt tropicale.
Le recours à cette technique mixte peut s'expliquer par l'usage des différentes pièces et/ou par l'espace à aménager ; ainsi, un poste de commandement, considéré comme sensible, sera plus profondément enfoui, pendant qu'une cuisine, dont les fumées doivent être évacuées facilement, sera davantage proche de la surface, suivant un mode semi-enterré et camouflé par la végétation ou un toit boisé recouvert d'une faible couche de terre. De même, le camouflage d'un véhicule ou d'un engin blindé, dont l'enfouissement complet nécessiterait le déplacement d'un important volume de terre et limiterait sa disponibilité, est fondé sur un système de fouille peu profonde.
Enfin, tout complexe profondément enterré nécessite l'évacuation d'importantes quantités de déblais qu'il faut répartir par étalement à la surface, tâche d'autant plus malaisée si les couches creusées sont constituées de roches de consistance et teintes différentes de celles affleurant à la surface.
 
Au-delà de l'aspect purement technique, il importe de rappeler les deux éléments qui complètent de façon indispensable tout réseau de défense souterrain.
Premièrement, celui-ci doit se trouver dans une zone difficilement contrôlée par l'adversaire, que ce soit par la présence pas forcément massive mais réelle de forces "amies" ou plus simplement par son accessibilité délicate. Le cas afghan a été particulièrement parlant tant pour les forces soviétiques qu'otaniennes, puisqu'associant à une géographie physique et climatique tourmentée un fort sentiment d'insécurité permanente.
Deuxièmement, cette structure doit pouvoir s'adosser à un hinterland sanctuarisé, qui permet l'apport de troupes et un flux logistique sécurisé, et/ou une puissance politique. Citons à titre d'exemples les zones tribales pakistanaises, pour les complexes de montagne afghans, ou le Maroc et la Tunisie et le Gouvernement provisoire de la république algérienne pour les combattants de l'Armée de libération nationale en Algérie avec la particularité, pour ce dernier cas, d'une liaison avec les hinterlands marocain et tunisien  progressivement coupée par les lignes Challe et Morice mais l'existence d'une structure politique déterritorialisée ayant une forte résonnance internationale, jouant le rôle d'un "hinterland virtuel" mais très efficace politiquement.
Pour le sanctuaire d'AQMI, les deux aspects peuvent se décliner de la façon suivante. D'un point de vue purement géographique, l'Adrar des Ifoghas, et plus généralement toute la bande sahélienne, par ses dimensions et son caractère désertique, apporte de facto une bonne protection. ensuite, géopolitiquement parlant, cette zone est à proximité du point de contact des trois frontières malienne, nigérienne et algérienne et située à un peu plus de 1000 kilomètres de la Libye, où la chute du régime de Khadafi a ouvert en grand les portes de ses arsenaux, transformant le pays en une gigantesque plateforme de fourniture d'armes. Enfin, sous un angle stratégico-politique, le recours aux enlèvements d'occidentaux, associé à une grande maîtrise de la communication et des ressorts de l'émotion, assure un "bouclier humain" des plus efficaces.
 
Il résulte de ces considérations que le succès d'une entreprise de réduction d'un tel sanctuaire souterrain doit s'appuyer sur :
  • un accord politique a minima des Etats limitrophes;
  • une capacité de renseignement permettant de cibler avec précision la zone à fouiller;
  • une capacité d'engagement militaire associant une force au sol rustique, adaptée aux contraintes du terrain et polyvalente (souplesse, vitesse de déplacement, puissance de feu, moyens de fouille et d'excavation) et un appui-feu dans la troisième dimension.

lundi 4 mars 2013

Adrar des Ifoghas & guerre souterraine

Les troupes françaises et tchadiennes semblent concentrer leurs efforts sur l'Adrar des Ifoghas, région montagneuse frontalière entre le Mali et l'Algérie, qui sert de refuge aux combattants d'AQMI.
Il est fréquemment indiqué dans les media la présence de grottes leur permettant de dissimuler leur présence, de se protéger des raids aériens et d'y entreposer des armes, des vivres et des munitions.
 
La lecture de l'ouvrage de Jérôme et Laurent Triolet, La Guerre souterraine , publié aux éditions Perrin, vient à point nommé éclairer cette face cachée de la guerre.
A travers une fresque historique, qui va des villes souterraines de Cappadoce, construites à partir du VIIIe siècle, jusqu'aux souterrains libanais d'aujourd'hui en passant par les souterrains-refuges médiévaux, les deux auteurs dressent une typologie du  recours au sous-sol comme protection, que ce soit le résultat d'un creusement humain ou plus simplement l'aménagement de cavités naturelles.
Le chapitre sur les complexes souterrains afghans est passionnant : utilisés sans doute dès le XIIIe siècle, lors du passage de Gengis Khan, puis pendant les trois guerres anglo-afghanes du XIXe et du début du XXe siècles et enfin surtout pendant les dix ans de présence soviétique et à nouveau à partir de 2001 face aux forces otaniennes, ils ont été modernisés mais le principe est resté quasiment le même : on découvre la force du sous-sol dans les conflits asymétriques. Le recours aux espaces souterrains permet à un combattant autochtone, connaissant parfaitement son terrain d'évolution, de résister avec des moyens limités à une force bien supérieure, jusqu'aux frappes aériennes et d'artillerie d'un adversaire doté de la technologie de guidage laser. Pour l'assaillant, la volonté de réduire ces "caves" est synonyme d'un engagement massif de forces terrestres et de pertes importantes, sans certitude d'une éradication définitive. En effet, qu'ils soient naturels ou creusés, ces souterrains sont très souvent ramifiés et leur exploration exhaustive est délicate, sauf à disposer de forces nombreuses susceptibles de sécuriser la zone pendant une période longue et de moyens du génie spécifiques (équipes d'exploration cynophile, bulldozers, équipes et engins de minage, fortes quantités d'explosif...).
 
"Comparaison n'est pas raison". Pour autant, il faut tenir compte des leçons du passé et la guerre souterraine n'échappe pas à cette logique. Les frères Triolet en donnent deux exemples :
  • les grottes de Kabylie qui servirent successivement de refuge dans les années 1950-60 au FLN face aux soldats français puis dans les années 1990 au GSPC face à l'armée algérienne, par un cruel retournement de l'histoire;
  • l'aveuglement des forces américaines dans l'approche retenue pour réduire les complexes afghans, alors que leurs analystes du "Foreign military studies office " avaient effectué un très important travail de retour d'expérience sur les interventions russes trente ans plus tôt face à ces mêmes "caves" .
Ainsi, même si l'observateur a toujours le beau rôle, son devoir est de fouiller le passé et de pointer le doigt sur les "lessons learned" chères aux anglo-saxons.

samedi 12 janvier 2013

Une autre vision du Plateau de Saclay

A côté des présentations convenues et récurrentes du Plateau de Saclay, vous trouverez dans ce document quelque chemin de traverse, conduisant à :
une autre vision du Plateau de Saclay